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Critique - Bo Burnham : Inside

Dernière mise à jour : 8 oct. 2022

Film écrit et réalisé entièrement dans une seule pièce par Bo Burnham pendant le confinement, Inside promettait d’être unique. Avec un concept aussi original le résultat aurait pu être aussi bien merveilleux que catastrophique. Mais qu’en est-il vraiment ?


Nous sommes plongés dans l’ambiance dès les premiers instants. Nous nous retrouvons seuls, avec lui, dans cette pièce où nous allons passer tout le film… ou tout le confinement. Comment va-t-il réussir à nous divertir pendant 1h30 avec si peu de moyens ? La réponse arrive vite, dès que la première chanson commence, que les premières lumières se mettent en place, ou plutôt dès qu’il montre les premiers signes de sa créativité folle plus de doute possible, nous allons être comblé. « I made you some content » pour le citer.


Le film est un mélange de chansons, de confessions et de sketchs parfois sans aucunes transitions et qui ont pour thème le confinement mais aussi la société d’aujourd’hui. En effet, la plupart de ses chansons, toutes entraînantes et rythmées, ont des paroles bien plus profondes que l’air ne le laisse paraître. Sans vraiment nous ordonner de changer le monde ou nous critiquer directement, Bo Burnham semble faire un simple constat de notre époque actuelle et de notre comportement en tant qu’humain.


Un bon exemple est la chanson How the World Works où il met en scène deux personnages expliquant comment marche le monde. Selon le premier, un “rich fucking white people” joué par lui-même, tous les individus travaillent ensemble, heureux et en parfaite harmonie les uns avec les autres. Selon le deuxième, le monde a été construit par le sang et l’exploitation et reste aujourd’hui gouverné par un petit nombre de personnes qui écrasent les autres. Cependant, après un violent rappel à l’ordre du premier, il se rangera à son avis, ne pouvant plus exprimer son point de vue.


Bo Burnham semble convaincu que notre société est détestable. Mais que faut-il faire pour l’améliorer et ne pas sombrer soit même ? Cette question il se l’est longtemps posée et a finalement trouvé sa réponse : « Healing the world with comedy ».


Car là est tout le sens du film. Face à cette période chaotique, enfermés, privés de loisir et de contact humain, une seule chose reste à faire : de la comédie. Pour ne pas sombrer il faut créer et c'est justement pour cela que Bo Burnham semble réaliser ce film : il cherche à occuper son esprit et développer sa créativité.


Tout au long du film, le spectateur est alors confronté aux deux émotions contraires qui habitent Bo Burnham : la tristesse, l’apathie et le désespoir en regardant tous les défauts de la société, et la joie, le rire et l’espoir que l’on trouve dans ses créations. Parce que oui, il est toujours possible de créer et de faire de la comédie, même dans les moments les plus sombres, et il nous le prouve avec ce film.


Inside est une pépite de créativité folle, portée par des sketchs et des musiques inoubliables. Nous vivons ce confinement avec Bo Burnham en voyant son état mental se dégrader et en l’écoutant se livrer à nous, partageant ses pensées les plus profondes qui résonnent en chacun de nous. Il finira son œuvre en nous laissant pantelants, partagés par des sentiments complètement opposés, pendant que lui reste à l’intérieur.

photo de couverture : Inside

Lucie Gallardo

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